Aujourd'hui, j'avais besoin de distraction, même d'un pastan tellement que je m'ennuyais à mourir. A la télé ? Rien du tout, nada, comme si les 250 chaines de télévision comprenant câble et satellite se sont donnés le mot pour fournir de la daube comme programme. Alors j'avais pensé à quelque chose, de bien agréable et qui ferait chauffer la carte bleue : le shopping. Les fringues à gogo que ce soit des hauts les plus sexy, en passant par les bas, avec les chaussures et tenues éventuellement décontractés, le centre commercial ne pourra pas dire que je ne serais pas passé par là pour faire péter le chiffre d'affaires de leur boutique. Au lieu de dire fais péter le blé, on dirait fais péter les fringues et que ça saute ! Je savais bien avec qui j'allais passer ce moment. C'était toujours bon à deux de dévaliser les boutiques et des conseils féminins me permettraient de me mettre encore plus en valeur. J'avais besoin de tourner la page d'une série pour me tourner vers une grande carrière cinématographique. Je me voyais déjà en haut de l'affiche, qu'est-ce que vous voulez.

Je regardais mon carnet et je téléphonais directement à Nina lui proposant donc une sortie shopping avec la totale pour faire péter la carte bleue puis ensuite sortir pour manger un morceau. Après une sortie comme ça, on avait souvent faim et dans ce genre de cas, il faut trouver un bon mcdo avec un bon menu maxi best off pour faire péter l'estomac en plus du reste. Je lui proposais de venir me retrouver devant le centre commercial dans une heure histoire de bien se préparer. Je devais revoir quand même quelques retouches pour être parfaite. En sortant, mon chauffeur m'attendait comme à son habitude et m'ouvrant la porte. Il était galant aujourd'hui, donc ma tenue devait faire effet. Le transport se passait sans encombre et on arrivait au centre commercial, où je ne voyais pas trop de mondes, comme ça, je n'aurais pas les "je suis désolée, sincèrement désolée" et autres stupidités du même genre. Soudain, je voyais une belle femme brune, venant vers moi. Finalement, on allait casser la baraque en rentrant au centre commercial.

- Nina, quel plaisir de te voir, tu es splendide.

Un compliment comme ça, ne faisait jamais de mal telle était ma devise et maintenant, à nous les boutiques que ce soit dans tous les rayons. Par contre, pitié pas la pâtisserie, je dévorerais tout.

Le monde du shopping, mon dieu que je me sentais dans mon élément. Pour toute actrice qui se respectait, une bonne garde-robe est un accompagnement pour monter dans sa carrière et être bien reconnue. La concurrence était rude, féroce, mais partant d'un ennui et étant bien accompagnée, j'allais pouvoir faire sensation avec ce que j'allais acheter. Je pourrais partir sur de bonnes bases pour la suite, loin de la série, car mon dieu, ce qu'ils m'énervaient. Ils avaient le don de me taper sur le système. Voir tout ce monde achetait, c'était d'un commun tellement banal. J'avais regardé tous ses péquins en train de se rentrer. Avec Nina, je savais que ce moment sera superbe. Ce sera une bonne journée shopping. Un bonjour si amical, oh, j'aimais déjà pas d'engueulades ni à faire semblant de jouer les faux-cul de service. En plus je recevais un si beau compliment. J'étais aux anges. Oh, finalement j'avais bien fait de la faire venir, comme quoi, sans le savoir il y avait une transmission de pensées. Je comptais bien l'aider dans cette tâche, d'impressionner cet homme, enfin, tant que ce n'est pas dans mes objectifs, ah, je taquinais, enfin, quoi que. Je rêvais de ses bons dîners où je pouvais utiliser pleinement mes atouts. La nature était bien faite par moment vous ne trouvez pas ? Deux bombes comme nous, allons faire des ravages c'est sûr. La carte bleue demandait tellement à se vider de pognons rien que pour les yeux de ses merveilles de fringue.

Il valait mieux une bonne journée que d'entendre toutes ses rumeurs à mon sujet. Depuis que je n'étais plus "la copine de", mes gestes étaient surveillés, mes paroles et comment je devrais ressentir les choses, mais j'en avais ma claque de tout ce monde, qui voulait vivre ma vie. De toute façon, les gens normaux n'étaient pas comme nous, voulant substituer leur vie pour une autre soi-disant bien plus agréable. On ne se pressait pas trop non plus pour regarder partout. Dans ce centre, il y avait tellement de tout que de choisir, ça devenait compliquer. On nous regardait bien sûr, mais je ne me fiais pas aux regards des autres. Les robes, les tailleurs, les hauts si sexy, mon dieu, c'était la caverne d'Ali Baba, amen. Je voyais non loin le magasin pour les chaussures. Je pourrais dire : merci dieu oh je ne vais pas m'ennuyer, à croire que quand j'étais chez moi, c'était la télé nous demandait : "endors-toi, émission barbante, barbante, tellement barbante que tu bailles tout de suite et tu t'endors". Souvenez-vous de la série Malcolm avec Dewey qui veut sa peluche, en disant "je la veux, je la veux, je la veux" et bien, j'évite la télé.

- Oh, nous allons faire des ravages. Je sens bien que l'on va attirer l'attention, mais le plus important, c'est que l'on se fasse plaisir. Tu vas faire grande impression, ça va être une belle priorité : de te trouver une belle robe. L'heureux élu sera super content et il tombera à tes pieds. C'est vrai que l'on raconte beaucoup de choses sur moi. A vrai dire, j'ai carrément mis à côté toutes les rumeurs. Déjà, je reprends tranquillement le cours de ma vie. On me croit anéantie, capable de rien, et surtout de dicter ce que je dois ressentir, mais il n'en est rien. Je prévois déjà l'après de la série. Je sais bien que je ne tiendrais plus mon rôle à partir de l'année prochaine, mais j'ai envie de carrière au cinéma. Et sinon, pour toi, comment ça se passe ? Un heureux élu, je suis heureuse pour toi, sincèrement. Je le connais ? Dis-moi, tu te vois comment pour lui plaire ce soir ? Oh, je suis curieuse, je sais. On ne changerait pas une équipe qui gagne.

J'affichais quand même un sourire, me montrant quand même compréhensive et rassurante, c'était le but du jeu finalement et je gardais quand même un coup d'avance. Oh, je voyais les tenues, les hauts, je fondais déjà dessus. Oh, si je pouvais je dirais au patron du magasin, je prends tout, ce serait le pied. On commençait quand même à regarder, et comme j'aimais trop le shopping, ce que j'aimais, je prenais en vue de l'essayage mais je guidais au mieux Nina dans son choix pour une tenue, une jolie. Je reconnaissais que j'avais quand même un sacré goût et je me lâchais encore plus depuis que j'étais seule. Je n'avais plus peur d'avoir des reproches, car ça y allait à l'époque, mais je profitais de ma liberté aujourd'hui.